Accueil Société Haro sur l’Occupation illégale des trottoirs et de la chaussée : Pourvu que ça dure

Haro sur l’Occupation illégale des trottoirs et de la chaussée : Pourvu que ça dure

Il ne vous laissera jamais stationner devant son établissement. Pourtant, le stationnement n’est pas interdit. Tout ce qui est devant son établissement, trottoir ou chaussée lui appartient. 

Pour consolider cette appropriation illégale (il y a un autre  mot ?) il posera n’importe quoi. Un bidon, un madrier, des pots de fleurs  sans fleurs, pour marquer ce territoire mal acquis.

Une nouvelle cafétéria se prépare à ouvrir ses portes. Le propriétaire des lieux,  a déjà entouré tout ce qui est devant son entrée à l’extrémité du trottoir de lourds pots de béton. Est-il autorisé à le faire ? Assurément que non, car la municipalité d’El Manzah ne lui consentira jamais ce passe-droit. Faute de marcher sur ce sacré trottoir, qui n’est plus destiné à l’usage des piétons, ces derniers circuleront sur la chaussée.

Et comme, l’avenue de la Liberté (!) à El Menzah on circule à tombeau ouvert, à cause de dos d’âne soigneusement posés pour réduire ce train d’enfer, tout au long d’une bretelle qui s’est transformée en avenue commerciale, les drames ne se feront pas attendre.

Voilà la situation à propos de laquelle nous avons régulièrement attiré l’attention des autorités. En vain.

Mais, enfin, la lumière jaillit à la suite de la décision prise par le gouverneur Imed Boukhris qui,  à l’occasion d’une visite de contrôle effectuée à la Médina de Tunis, a insisté sur l’importance d’intégrer ces actions dans les missions quotidiennes des municipalités.

Et depuis vendredi, une vaste opération municipale est en cours dans la capitale pour mettre un terme à l’occupation illégale des trottoirs par les cafés, commerces et  même des citoyens qui en font des jardinets personnels.   

Le gouverneur a invité avec insistance les municipalités, les maires,  les services de contrôle économique et sanitaire, la police municipale, la sécurité publique  ainsi que les autorités locales à veiller strictement au respect de la réglementation et à sanctionner toute infraction relative à l’occupation abusive de l’espace public. Des sanctions et des saisies ont été effectuées  contre ceux qui enfreignent les lois et s’ingénient à « légitimer le chaos ». C’est clair ?

Ces opérations ont visé les commerces, les restaurants, les cafés afin de vérifier leur conformité aux règles régissant l’occupation de la voie publique et l’utilisation des trottoirs.

En effet, au su et au vu de tout le monde et en contradiction avec ces réglementations en vigueur, des infractions sont commises.  L’installation d’équipements pour servir la clientèle qui se déverse sur un espace de plus en plus important aux dépens des piétons et de la sécurité.

Enfin, c’est la voix de la sagesse dans ce monde où, malheureusement, certains ne comprennent que ce langage. Celui de la sanction et il faut absolument qu’elle soit dissuasive et non amortie par une petite augmentation du coût d’un café ou d’une bouteille d’eau.

Suivre l’exemple et tenir bon

Maintenant que l’on a déclenché ce processus et que l’on a décidé que les trottoirs sont rendus aux piétons et que les dépassements dont ils sont l’objet ne concourront plus à défigurer cités, villages et villes, tiendront- on le coup pour que l’on donne une meilleure impression de l’ordre et de la discipline aux millions de visiteurs qui viennent chez nous ?

Nous verrons bien.

Le Grand Tunis doit donner l’exemple. Les proches banlieues où règne un désordre indescriptible à ce point de vue  et où l’occupation des trottoirs et de la chaussée est devenue absolument normale, la réaction se devrait d’être immédiate. Et il n’y a pas d’heure pour se permettre d’enfreindre la loi.

Donnez-nous dans le monde un seul pays organisé, respectant les réglementations en vigueur, où les commerces débordent sur des espaces qui ne leur appartiennent pas. Nulle part. Et cela entre dans le cadre de cette citoyenneté qui fait défaut à nombre d’entre nous.

Cela doit cesser. Les autorités qui ont réussi avec succès à dégager les rues et les trottoirs de ces vendeurs à la sauvette qui bloquent toute circulation, favorisent les vols à la tire, polluent tout et mettent à mal la santé des consommateurs en vendant du n’importe quoi, peuvent rétablir l’ordre et instaurer la quiétude.

Une ville comme l’Ariana, appelée depuis la nuit des temps, la ville des roses,  est  en proie de ces agissements qui la défigurent. Toute  la banlieue nord où les estivants éprouvent des difficultés pour stationner et qui, en plus de ces occupations illégales, marchent en plein sur la chaussée.

Bref, le déclenchement de ce premier toilettage de nos villes est de bon augure. Pourvu que cela dure et que ça perdure.

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